Materia Prima
|
|
The Works (selection)
Installation Shots
TextsElli Chrysidou dont Christian Depardieu a déjà présenté plusieurs fois les travaux, fascine par sa forte personnalité et la densité de son rapport à la peinture.
Au delà des sujets représentés, principalement sur papier, elle nous confronte au dialogue interminable entre la vie et la mort, entre vérité et mensonge, entre réel et sur réel… La couleur sanguine renforce singulièrement ces oppositions. Une narration personnelle sans concession, loin des modes, des mouvements modernistes… Aucune feinte, aucune fantaisie dans sa manière douloureuse de dessiner et de peindre, exploitant jusqu’au bout ses convictions. ELLI CHRYSIDOU : L'INFINIE COMPLEXITÉ DE TON NOM EST « FEMME »Elli Chrysidou est une artiste post conceptuelle. Née en Grèce, elle vit et travaille à Thessalonique. Elle a passé plusieurs années en France à étudier et a enseigner. Ses œuvres multi médias reflètent son immersion dans la culture européenne.
Sa nouvelle exposition à la galerie Depardieu à Nice intitulée Materia Prima comprends un ensemble de dessins qui soulignent le statut et l'identité de la femme à travers l'art de Dürer. Elle utilise ainsi le passé pour aborder des questions contemporaines, bien que rien dans ses dessins n'indique un intérêt spécifique pour le féminisme ou le genre... Elle nous montre comment les femmes furent représentées à une époque qu'il est convenu d'appeler la «Renaissance Nordique »parcomparaisonaveclasituationactuelledansl'artoccidental.Dansleclimatconflictuelquicaractérise notre époque, Elli Chrysidou fait preuve d'un subtil raffinement qui la place en dehors des modes. Ce qui est passionnant dans sa démarche, c'est la manière dont son travail suggère son grand intérêt pour les changements sociaux. Elle le fait plus par petites touches, par implication, plus que par une opposition frontale. Tous ces dessins sont tous peints à la main, même les images reproduite de Dürer, incroyablement proches des originaux allemands. Dans un dessin, elle reproduit une image féminine célèbre, peinte par Dürer qui tient une sphère en équilibre sur sa tête avec des vents qui soufflent de chaque côté. Au dessus de la sphère un dragon noir et blanc exhale une fumée rouge. Cette image apocalyptique, comme beaucoup d'autres dans la série, donne au public le sentiment que quelque chose de prodigieux est sur le point d'arriver. Ce sentiment se retrouve aussi dans le dessin d'un œil énorme, qui fixe le regardeur. Plusieurs monstres se trouvent au-dessous de l'œil du dragon, qui regarde aussi un portrait moitié masculin, moitié féminin. La diversité et le placement des images sont un peu difficiles à repérer, ce qui ajoute à l'idée générale que tout cela n'est pas tout à fait juste. Cette image surréaliste comprend implicitement du réel, décrivant les relations compliquées entre les sexes et le fait que les femmes doivent se soumettre. En citant Dürer, Chrysidou situe particulièrement son art dans une tradition occidentale -bien sûr masculine. Bien que ses images représentent presque toujours des femmes. L'opposition du genre féminin à cette tradition patriarcale lui permet de montrer d'une manière plus ou moins objective, la présence de la femme dans l'art au fil du temps grâce à des images historiquement orientées. Il faut remarquer l'intelligence de cette approche, implicitement féministe sans être conflictuelle, une méthode particulièrement subtile pour mettre en avant le genre féminin. Une troisième image représente une femme de Dürer en semi-profil, regardant vers la droite du dessin. Sur sa tête repose un rhinocéros, debout au milieu de nuages menaçants. Un fond de feuilles encadre la femme, mais nous sommes d'abord troublés par la relation thématique entre elle et le rhinocéros. L'animal est-il une invention de son imagination ? Représente-il le poids pesant sur l'existence des femmes ? Difficile de déterminer jusqu'où devons-nous lire l'image symboliquement. Mais le fait est que la citation porte un message : l'obstination de la femme ne peut être niée, malgré les épreuves qu'elle doit affronter. Dans cette série Elli Chrysidou suggère la présence d'une héroïne, qui, indirectement, donne au féminin son style compliqué. Mais le fait que ce thème soit légèrement indirect est sans importance ; En fait, cette complexité se réfère à la position des femmes dans la vie aujourd'hui. Elli Chrysidou a brillamment reconstruit le passé afin de commenter le présent. Une profondeur rare dans l'art contemporain... |
For More Information:
GALERIE DEPARDIEU 6, rue du docteur Jacques Guidoni (ex passage Gioffredo) 06000 Nice France La galerie est fermée en août Congés de fin d’année du 24 décembre 2016 au 1er janvier 2017 +33 (0) 966 890 274 [email protected] www.galerie-depardieu.com Opening Night
![]() Click image to read the article
|
Article at the PERFORMARTS
La galerie Depardieu de Nice accueille une artiste grecque : Elli Chrysidou laquelle nous présente Materia Prima. La traduction en français Matière Première, ne correspond pas exactement à la signification italienne. Prima dont le sens est bien plus profond dans la langue de Dante. Il est l’origine, la genèse, le début, ce qui est avant, en fait intraduisible en français. Elli Chrysidou nous dépeint la femme, origine du monde, de la vie. La femme fut de tous temps l’inspiratrice et la muse des artistes. L’hôte de la galerie Depardieu par ses acryliques sur papier fait songer à Dürer et ses gravures. Les estampes de cette artiste soulignent l’essence de la femme. Elli nous plonge dans la renaissance Flamande, le visiteur est guidé par le joueur de fifre de Manet. Ces femmes, déesses d’une mythologie nordique, avec dragons et sphères, animaux fabuleux. Un conte, une poésie ou une légende ? Il n’y a pas de réponse et chacun de ces dessins nous entraine encore plus loin vers le mystère, l’avant, la prima ! La femme origine du monde et de la vie d’où la couleur rouge dominante de ces dessins. Le rouge sous tous ses tons, du plus pâle au plus foncé. Rouge la couleur du sang, de la vie, de la révolte et de la liberté. La femme soumise s’est libérée. La technique de la peinture acrylique accentue les effets d’optique, donnant une profondeur et un relief comme si nous admirions une œuvre gravée, d’où la référence à Dürer. Elli Chrysidou est aussi plasticienne. La série des nains avec les animaux est du domaine du fabuleux, du rêve et du symbolisme. Elli Chrysidou nous invite dans son univers et y plonger est salutaire, une excellente thérapie pour échapper à cette société formaliste et matérialiste. La femme dans tous ses états, une image forte de son essence, de cette Materia Prima, genèse de la vie. Une exposition visible jusqu’au 25 mars 2017 à la galerie Depardieu de Nice.
T Jan. |